mercredi 12 février 2014

Elie CHARIÉ (1898-1917) Auvillar

Marin - Prisonnier civil


Elie CHARIÉ, inscrit aux monuments d'Auvillar et de Lamagistère, n'est pas soldat. Tous les hommes de 18 à 45 ans ne sont pas mobilisés et certains sont exemptés du fait de leur métier.

Le jeune Elie est marin et le bateau de commerce sur lequel il navigue ne transporte pas toujours que de simples marchandises, du moins nos ennemis le croient : nous sommes en guerre !

Fils de Jean Marie et d'Appolonie DARBAS, Elie nait le 27 mars 1898 à  Auvillar, lieudit Gilis. Auvillar est alors un port important sur la Garonne, et le jeune Elie, fils de métayer, devait rêver d'horizon plus lointain, au fil de l'eau.


En février 1916, Elie 18 ans, est à bord du  MARONI de la compagnie Générale Transatlantique. Cargo frigorifique lancé en 1909, dirigé par le Capitaine FLANNEAU Lucien, 44 ans, de Nantes.


Le 18 février, il appareille au départ de Bordeaux en direction de New York. Quelques jours plus tard, le 24, il croise la route du corsaire allemand, "MOEWE", le cargo est coulé et les 33 hommes d'équipage sont emmenés en captivité au camp de Hameln-surWeser dans le Hanovre, puis dispersés dans d'autres camps.

Début mars, le Capitaine du Maroni informe sa compagnie de la perte du bateau et de la capture de l'équipage. Lors de sa réponse du 29 mars, celle-ci demande la date exacte de sa capture afin de "clore" les salaires de l'équipage.

A l'exception du mousse, Louis DERRIEN, 15 ans, rentré en France en juillet 1916, l'equipage restera en captivité, prisonniers civils, l'Allemagne ne voulant probablement pas renvoyer en France de futurs soldats. Toutefois, plusieurs hommes au moins sont rentrés avant l'armistice :

  • le 4 mai 1918, le matelot HYACINTHE Bernard né en 1865 
  • juin 1918, Louis BLANCHARVIN, domicilié à Dinan
  • le 24 octobre 1918, Julien CECCALDI né en 1898 au Havre (même classe que notre Auvillarais) .


Les conditions de vie et de survie parfois sont difficiles en Allemagne, tant pour sa population que pour ses prisonniers, civils et militaires.


Après une année de captivité, Elie CHARIÉ meurt de maladie au camp de Brandebourg. La transcription de son décès à Auvillar, le 19 janvier 1920  ne porte aucune mention "Mort pour la France", il n'était pas soldat ! Initialement inhumé au cimetière du camp, son corps est rapatrié à Sarrebourg dans la Nécropole Nationale des prisonniers de guerre Français. Sa tombe (n°8878) ne porte qu'un nom "CHARIÉ".


Nécropole de Prisonniers de Guerre Français - Sarrebourg
Photo Mémorial Genweb - Martine MANGEOLLE - 22/10/2012

Mais alors, que transportait ce bateau de commerce ?. D'après le témoignage de Louis BLANCHARVIN, mécanicien, le MARONI transportait du "divers" vers les USA et ramenait des munitions et des barbelés pour les gouvernements Belges et Français.



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Histoire du Maroni à lire sur le site PAGE 14/18 (ci dessous) où l'on trouvera également de larges extraits d'un livre "Luckner" par Gérard Jaeger  Ed. Glénat  (Archives de Vincennes).
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Généalogie 

Elie CHARIE figure sur les monuments aux morts d'Auvillar et de Lamagistère, où ses parents étaient domiciliés en dernier lieu.
Les recherches généalogiques le concernant ne m'ont pas permis de retrouver une fratrie. Recherche souvent délicate pour une famille de métayer déménageant régulièrement selon leur "contrat" de métairie.
Le père Jean Marie est de Saint-Nicolas de la Grave et la mère Apollonie de Labourgade.


Sources :

Site Page 14/18 MARONI Compagnie Générale Transatlantique -
Archives départementales en ligne du Tarn et Garonne.
Photo le MARONI : site Page 14/18
Site Mémorial Genweb : relevé de la Nécropole de Sarrebourg





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