samedi 11 juin 2016

J comme JOYEUX

Le JOYEUX, surnom qui désigne le soldat des Bataillons d'Infanterie Légère d'Afrique (B.I.L.A) ou Bat'd'Af '  - Il s'agit de bataillons disciplinaires constitués d'hommes sortant de prison.  A l'origine, seuls les soldats des 4e et 5e  B.I.L.A. se nommaient Joyeux. .


Les Bats d'AF (texte original)
Il est sur la terre africaine
Un bataillon dont les soldats, (bis)
Sont tous des gars qu'ont pas eu de veine.
C'est les bats d'Af et nous voilà, (bis)
Pour être « joyeux », chose spéciale,
Il faut sortir de Biribi, (bis)
Ou bien alors d'une centrale,
C'est d'ailleurs là qu'on nous choisit (bis)
Refrain
Et après tout, qu'est-ce que ça fout ?
Et l'on s'en fout ! Lalala
En marchant sur la grand route,
Souviens-toi, oui souviens-toi (bis)
Les anciens l'ont fait sans doute
Avant toi, oui avant toi, lalala
De Gabès à Tataouine,
De Gafsa à Médenine, lalala
Sac au dos dans la poussière,
Marchons bataillonnaires.
J'ai vu mourir un pauvre gosse,
Un pauvre gosse de 18 ans (bis)
Frappé par le destin féroce.
Il est mort en criant maman. (bis)
C'est moi qu'ai fermé ses paupières,
Recueilli son dernier soupir, (bis)
Qu'ai écrit à sa pauvre mère
Un vrai soldat vient de mourir, (bis)
Et comme on n'a jamais eu de veine,
Bien sûr qu'un jour on y crèvera, (bis)
Sur cette putain de terre africaine.
Dans le sable on nous enterrera, (bis)
Avec pour croix une baïonnette,
À l'endroit où l'on est tombé, (bis)
Qui voulez-vous qui nous regrette,
Puisque nous sommes des réprouvés.
Chanté dans "Les Réprouvés", film de Jacques SEVERAC (1937) (Wikipédia)
La légion, les parachutistes, les sous-mariniers reprendront cette chanson.


Mais où vais-je trouver un "Joyeux" dans les communes des 2 Rives. Il y en avait probablement parmi les milliers de mobilisés, mais aucun inscrit sur les monuments aux morts. J'ai donc trouvé un Tarn et Garonnais, né en 1887, laissé volontairement anonyme.


Jean D.
(82)
† Prosnes (51)

Fils posthume d'Antoine, décédé trois mois auparavant et de Marie C.

Ce n'est pas à un tendre pioupiou que nous avons à faire. Sa première condamnation inscrite sur la fiche matricule date de juin 1907. Il a alors 20 ans et n'est donc pas majeur. C'est également la seule condamnation pour laquelle il sera amnistié en 1919, probablement parce que  "Mort pour la France".

Après 2 années passées à la prison de Fresne, Il intègre le 5e Bataillon d'Afrique le 7 juillet 1910, il fera campagne en Tunisie en 1910, puis Tunisie et Algérie de 1913 jusqu'au 1er août 1914.

Il est affecté tour à tour dans les différents Bataillons d'Infanterie Légère d'Afrique
  • Campagne contre l'Allemagne  : 2 aout 1914 au 11 octobre 1915 - (4e BILA)
  • Opérations dans le sud tunisien : 12 octobre au 27 septembre 1916 - (4e BILA)
  • Campagne contre l'Allemagne :  28 septembre 1916 au 20 avril 1917 -  (3e BILA)
Il est décoré de la Médaille coloniale avec agrafe "Tunisie" le 10 février 1917.

C'est à Prosnes, dans la Marne, qu'il est tué à l'ennemi, cote 200, le 20 avril 1917.

Site Mémoire de Hommes
Fiche indexée mais masquée par mes soins.

Sources :
Archives Départementales du Tarn et Garonne
Site Mémoire des Hommes
Wikipédia
Gallica BNF

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